PETIT DUO POUR GRAND ECRAN
LUMIÈRE !
Des deux frères de ce nom magique à l’origine de tout à tant d’autres aujourd’hui qui oeuvrent dans leur sillage ; du cinématographe au cinéma actuel ; de son « entrée en gare de la Ciotat » jusqu’ à l’orée du XXIe siècle, montons à bord du joli train du Septième Art, conduit par Sylviane Simonet et Vincent Trouble, pour un parcours mémoriel hors du commun. Roule, déroule tes belles arabesques, chère pellicule. En marche !
Avec humour/amour mêlés pour le grand écran, les duettistes comédienne et musicien-acteur en arpentent toutes les voitures ferroviaires d’un pas alerte, fougueux, enthousiaste. Accompagnée du jeu d’acteur complice, du piano, de l’accordéon ou du saxo de Vincent Trouble, Sylviane Simonet traverse l’espace temps de l’Histoire du cinéma avec une tendresse qui n’a d’égale que la joie visible qu’elle lui procure. Du Charlot triste qui a froid à celui qui, dans « La ruée vers l’or », rêve d’un amour possible par le biais d’un carton timidement brandi, sur lequel est inscrit « dans 8 jours, c’est Noël, voulez-vous réveillonner chez moi ? », auquel la belle escomptée répond, au dos du sus-dit retourné « Très volontiers » ; du cinématographe aux images syncopées à Catherine Deneuve veillant scrupuleusement à ce que les Prix cannois soient correctement attribués ; de Madame friandises proposant son panier à l’entr’acte des salles obscures à ce quizz adressé au public demandant qui a emporté la Palme d’Or 1993 (« La leçon de piano »), tout un panel de clins d’œil cinéphiles, succession de saynètes rondement menées, avec en filigrane un goût prononcé pour les bons vieux westerns du passé, tels « Le bon, la brute et le truand » ou « Il était une fois dans l’ouest »…
Quelques instants plus graves aussi, telle cette réflexion d’un certain Jean-Luc Godard : « La guerre est un morceau de fer qui entre dans un morceau de chair »…
Foin de tristesse, l’ensemble est vraiment réjouissant. Jean Cocteau a dit : « Le cinéma est l’écriture moderne, dont l’encre est la lumière ». Celle qui éclaire l’hommage rendu au Septième Art par ces deux artistes, est éblouissante. Moteur ! ça tourne ! Action !
Véronique Blin
Comments