Manu l’enchanteur !
Manu Galure avait fait plus de 8500 km à pied depuis près de deux ans quand il a déboulé à Palairac l’autre soir avec son sac sur le dos.
Une petite sieste, un réglage souriant avec le piano un peu bizarre que nous lui offrions pour la soirée, un repas partagé entre lui, nous, l’équipe de télévision qui le suivait et le public venu l’entendre et hop ! En route pour un joyeux périple en chanson, sans même le micro, pourtant prévu, mais qui avait décidé de s’abstenir, le bougre...
Les pompiers de Paris sont les plus aguerris
Et les pompiers de Lyon ont les plus gros camions
Les pompiers de Bordeaux, les plus costauds
Ceux de Marseille, pareil.
A Toulouse, à Nantes ou Brest
On a mis les pompiers qui restent.
Mais toutes les dames s’enflamment pour les pompiers de Cherbourg
Qui sont taillés pour l’amour.
Il est comme ça, Manu Galure. Il s’intéresse à tout ce qui l’entoure, y compris la sociologie de gens du feu ! Et le feu d’ailleurs, il n’en manque pas. Car le moment rare passé à partager ensemble son univers déjanté restera dans les annales du village de Palairac et dans le cœur de l’attentif public convié au foyer de la mairie, le théâtre de Ségure tout proche étant hélas provisoirement fermé.
Un artiste. Un vrai. Ciseleur de mots, poète et humoriste souvent, tendre et révolté également. Il est seul au piano, ses baskets posés au bout du clavier et nous « subissons » son traitement, si tant est qu’il est bien connu que chanter donne le concert ! Avec de la douceur et une énergie folle, il parle des autres, il chante la vie, celle qui pose problème et celle qui s’écoule tout simplement. Il est parfois bouleversant, souvent époustouflant, autant de fois drôle, toujours original. Il est unique même et c’est bien là ce qui fait son charme d’auteur compositeur et interprète, trois métiers qu’en artiste brillant il enfile avec passion et autorité.
Présence, voix, technique irréprochable, Manu n’est pas n’importe qui !
Si les pingouins vivent au pôle nord
C’est pas qu’ils aiment le froid
C’est parce qu’ils puent comme la mort
Et dans la neige on les sent pas.
Si les pingouins dans les zoos
Font les cent pas et ont tant de pets
C’est qu’ils doivent tourner le dos
Pour pas qu’on sente leur haleine.
Si les pingouins sont tous serrés
La nuit dans le blizzard
C’est parce qu’ils sentent moins mauvais
Dès qu’il fait un froid de canard...
Il fallait quand même que ce soit dit un jour, non ?... Merci, professeur Manu !